Les castors ont-ils froid l’hiver ?
Les castors ont-ils froid l’hiver ?
Comme pour la plupart des animaux, le plus grand problème des castors en hiver n’est pas le froid, mais la recherche d’une nourriture suffisante. Les castors sont de purs herbivores et ils n’hibernent pas. Ils ont donc, même en hiver, un fort besoin de trouver des nutriments. Pour cela, ils ont développé une stratégie unique pour se nourrir : les castors abattent des arbres. Pendant les mois d’hiver, ils mangent essentiellement du bois, jusqu’à 80 %. Ils préfèrent les bourgeons et l’écorce relativement tendre et fine des jeunes branches situées en hauteur dans les arbres. Les castors sont adaptés à une vie au bord et dans l’eau mais ils ne peuvent pas grimper. C’est pourquoi l’abattage des arbres est leur seul moyen d’accéder aux branches convoitées.
Des dents rouillées
Leurs incisives sont l’outil déterminant pour abattre les arbres. Avec leurs longues incisives pointues, les castors peuvent exercer une pression six fois supérieure à celle que nous, humains, pouvons exercer. La couche externe de leurs incisives contient des dépôts de fer, ce qui explique leur couleur frappante orange et cela les rend aussi très dures. La partie interne des incisives ne contient pas de fer et est donc plus tendre. Les deux couches s’usent de façons très différentes et c’est ainsi que ces dents s’aiguisent en permanence.
Une fourrure qui tient bien chaud
Les dents des castors ne sont pourtant pas leur seule particularité : les castors font partie des animaux dont la fourrure est la plus dense. Sur le ventre du castor, où elle est particulièrement duveteuse, il pousse jusqu’à 23 000 poils par centimètre carré ! Sur la même surface, on ne trouve qu’environ 500 poils chez l’homme. Le pelage du castor se compose principalement de deux sortes de poils : les gros poils de jarre et les poils laineux. Les poils laineux, pouvant retenir les coussins d’air, sont très denses et fortement ondulés. Les jarres sont plus longs et un peu plus larges à l’extrémité. Dans l’eau, ces poils se superposent comme des tuiles et protègent ainsi les poils laineux de l’humidité. La fourrure dense et structurée, recouverte d’une couche de graisse, est isolante et lui permet ainsi de réduire sa consommation d’énergie en hiver.
Les provisions de nourriture pour l’hiver
Que se passe-t-il lorsque le cours d’eau au bord duquel se trouve le terrier du castor gèle ? L’entrée est suffisamment profonde et est normalement hors gel. Mais lorsque les cours d’eau sont gelés, les castors ont plus de difficultés à accéder à la terre ferme, là où ils doivent chercher leur nourriture. C’est pourquoi ils aménagent sur les cours d’eau, risquant souvent de geler en hiver, un radeau de nourriture. Pour cela, ils commencent dès l’automne, près de leur terrier, à entasser, dans l’eau, des branches et des brindilles. Le radeau est consolidé à l’aide de tiges saillantes et son propre poids enfonce les branches et les brindilles sous l’eau. Celles-ci se gorgent d’eau et l’entraîne encore plus bas. Le radeau de nourriture se trouve finalement fixé par la couche de glace. Ainsi, lorsque la couche de glace est formée, la famille de castors dispose, à proximité du terrier, d’une réserve fiable et accessible.
Lors de votre prochaine promenade dans les zones alluviales de la Thur, vous pourrez certainement découvrir les traces laissées par les castors lors de leur quête de nourriture hivernale !