Ils se déplacent à pas feutrés : les petits mammifères

28. octobre 2025
-
Centre nature thurauen, Flore et faune suisse
Alex et Michèle, stagiaires au centre nature, ont observé cet été la vie sur le sol de la forêt. Elles se sont intéressé aux petits mammifères. Ces derniers, s’ébattant entre les racines, le bois mort et les ruisseaux, restent très souvent cachés. Nos stagiaires souhaitaient les connaitre mieux et se sont lancé sur la piste de ces mammifères discrets. Voici ce qu’elles ont découvert !

Ils se déplacent à pas feutrés : les petits mammifères

28. octobre 2025
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Centre nature thurauen, Flore et faune suisse
Alex et Michèle, stagiaires au centre nature, ont observé cet été la vie sur le sol de la forêt. Elles se sont intéressé aux petits mammifères. Ces derniers, s’ébattant entre les racines, le bois mort et les ruisseaux, restent très souvent cachés. Nos stagiaires souhaitaient les connaitre mieux et se sont lancé sur la piste de ces mammifères discrets. Voici ce qu’elles ont découvert !

Les tunnels à traces sont des outils permettant de détecter les petits mammifères. Construits en bois, équipés à l’intérieur d’une fine bande de papier et de tampons encreurs, ils représentent pour les animaux des passages discrets. Les animaux qui les traversent y laissent alors leurs empreintes. Les stagiaires ont installé les tunnels près du centre nature, à trois endroits différents. Elles ont veillé à pouvoir étudier la situation à différentes hauteurs ainsi que dans divers micro-habitats (directement au sol, sur des branches ou à proximité de bois mort) afin d’obtenir un tableau aussi complet que possible de tous les animaux arpentant ces lieux.

Manu installe l’un des tunnels à traces sur une branche plus élevée.

Ces tunnels ont été placés dans des habitats divers et à des hauteurs différentes.

Les pattes des animaux s’imprègnent de la couleur du tampon encreur et laissent ainsi leurs traces sur la bande de papier.

Qui est passé par là ?

Pendant le mois d’août, Alex et Michèle ont contrôlé tous les jours les tunnels à traces, elles ont remplacé les bandes de papier et vérifié qu’il restait toujours assez d’encre. Elles ont rapidement remarqué un « habitué » : le mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus, sur la photo de couverture). Ses petites empreintes étaient souvent clairement visibles. Elles ont pu aussi observer régulièrement des empreintes de muscardins (Muscardinus avellanarius) et de loirs (Glis glis). C’était toujours un moment exaltant lorsqu’elles découvraient les traces d’une nouvelle espèce d’animal sur la bande de papier.

Voici à quoi ressemblent les empreintes (de gauche à droite) : de la belette, du loir et de la patte avant d’un mulot.

Ce qui est essentiel dans l’interprétation des traces

Le projet ne s’est pas déroulé sans difficultés. L’identification des traces est un art en soi et dépend de différents facteurs. Les stagiaires devaient parfois se creuser la cervelle pour trouver l’appartenance des empreintes. Par temps pluvieux, on a découvert aussi de nombreuses traces gluantes ainsi que des restes de papier rongés laissés par des escargots. Par contre par temps chaud, les tampons encreurs risquaient de se dessécher. L’entretien et l’évaluation des tunnels à traces, hors sol, ont été bien plus faciles à réaliser. Au bout d’un mois de projet en cours, les tunnels posés au sol étaient envahis par la végétation, l’un d’entre eux avait même été transformé en fourmilière. On a moins rencontré ces problèmes pour les tunnels à traces installés plus en hauteur et on y a aussi constaté la présence des mêmes espèces animales.

Une véritable œuvre d’art naturelle : une bande de papier très « fréquentée » comportant de multiples empreintes.

Malgré ces obstacles, les tunnels à traces ont permis aux futures animatrices d’éducation à l’environnement de réaliser un voyage passionnant à travers le monde des petits habitants de la forêt. Elles ont non seulement appris à identifier les empreintes mais elles ont aussi vite pris conscience du grand nombre de facteurs jouant un rôle important dans un tel projet de recherche. Nous savons désormais qu’il se passe beaucoup de choses dans les sous-bois en août même si la nuit semble calme. Grâce aux tunnels à traces, nous avons pu avoir un aperçu de cette agitation secrète. Qui sait, peut-être aurons-nous à nouveau recours aux tunnels à traces l’été prochain. Il y a certainement encore beaucoup de pattes désirant raconter leur histoire sur les bandes de papier.

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